L’Alsace a de tout temps été une terre convoitée. L’histoire des conflits qui se sont succédé de 1870 à 1945 sur le territoire de l’Alsace Verte a marqué son paysage, ses hommes et sa culture. Leurs traces sont toujours visibles aujourd’hui, témoins de temps troublés, mais aussi symboles de la paix gagnée.

Construction de la Ligne Maginot

En 1918, à l’issue des quatre années que dure la Première Guerre Mondiale dont la France sort victorieuse, l’Alsace et la Moselle réintègrent le territoire national. Le déplacement consécutif de la frontière vers l’Est, place désormais le système de fortifications Séré de Rivières, construit entre 1870 et 1914, à l’arrière de la frontière, le rendant obsolète. Dans un contexte politique et économique fragile où l’ennemi héréditaire reste une menace, il est rapidement décidé de renforcer la protection de l’ensemble de la frontière française en construisant la Ligne Maginot, ligne de défense constituée de 108 ouvrages et s’étendant sur 750 km du nord de la France à la mer Méditerranée. 

Construite entre 1929 et 1936, la Ligne Maginot est opérationnelle dès le début de la seconde Guerre Mondiale. Elle permet alors de ralentir l’avancée des troupes ennemies et de défendre efficacement la frontière en comptant sur un effectif limité de soldats. 

Témoins de l’histoire du territoire, certains villages portent encore les stigmates de la guerre. Les entrées et blocs en béton de la Ligne Maginot qui se fondent aujourd’hui dans le paysage nous rappellent les heures tourmentées de ce territoire frontalier.

Les ouvrages de la Ligne Maginot en Alsace Verte

Sur le territoire de l’Alsace Verte, voisin immédiat de l’Allemagne sur toute sa limite nord, les enjeux sont majeurs. En effet, les richesses de la région telles que l’industrie du fer dans le secteur de Reichshoffen ou l’exploitation du pétrole à Merkwiller-Pechelbronn par exemple, justifient la construction d’un système de défense particulièrement développé pour une protection optimale des intérêts économiques. C’est dans ces conditions que le choix est fait d’implanter trois gros ouvrages sur le territoire. 

Le Fort de Schœnenbourg sur le ban communal de Hunspach et l’ouvrage du Four-à-Chaux à Lembach témoignent aujourd’hui encore de l’ingéniosité de cette ligne de défense.

Le Fort de Schœnenbourg de Hunspach et l’ouvrage du Four-à-Chaux à Lembach témoignent aujourd’hui encore de l’ingéniosité de cette ligne de défense. 

Implantés à 30 mètres sous terre et garnis d’un impressionnant réseau souterrain de galeries, les ouvrages de la Ligne Maginot abritaient des équipages, comptant plusieurs centaines d’hommes qui vivaient là, comme dans un sous-marin, souvent pendant plusieurs mois, sans voir la lumière du jour. 

Ces ouvrages, véritables machines de guerre, étaient équipés de blocs de combats, d’infanterie ou d’artillerie selon les cas, qui pouvaient assurer la protection du territoire à 360° sur un rayon de 10km à la ronde. Leur implantation les uns à proximité des autres leur permettait une couverture optimale du terrain et empêchait toute intrusion ennemie.

Les casemates, d’autres témoins de cette période tourmentée

Un réseau très développé de casemates d’intervalle et de postes d’observation implantés tout le long de la frontière secondait les gros ouvrages et leur fournissait un appui logistique indispensable.

Les casemates Rieffel à Oberroedern, Esch à Hatten, ainsi que les nombreux vestiges visibles sur le sentier pédestre de la Ligne Maginot confirment la complexité de ce système de défense.

Enfin, pour compléter ce réseau, des casernes permettant d’abriter les équipages des casemates à l’arrière de la ligne de défense avaient été construites. Ils abritaient généralement plusieurs centaines de lits.

Les musées de mémoire de l’Alsace Verte

A Hatten, le Musée de l’Abri, parfaitement restauré, permet de comprendre l’organisation de ces abris.

Le Musée Mémorial de Walbourg s’est donné comme mission d’expliquer et de transmettre ce riche et lourd passé à ses visiteurs, proposant une collection d’objets collectés sur le territoire de l’Alsace Verte qui raconte l’histoire des hommes qui se sont battus pour la paix et permet un véritable travail de mémoire.

La « drôle de guerre » et l’histoire des « Malgré-Nous »

Le 1er septembre 1939, quand la guerre éclate, les soldats sont immédiatement mobilisés et intègrent ce réseau de fortification. Les premiers mois la « drôle de guerre » s’installe et c’est en mai 1940 que les opérations s’accélèrent. Par mesure de protection, l’ensemble des civils, habitant la zone située entre la frontière allemande et la Ligne Maginot (10 km de profondeur), sont évacués dès le début de l’offensive, la plupart prenant la route de l’exil pour se réfugier en Haute-Vienne. Après des combats sévères, l’armistice est signé le 25 juin 1940. L’Alsace et la Moselle sont annexées à l’Allemagne, imposant aux habitants de ces régions de changer de nationalité une nouvelle fois. La guerre continue et en 1942 les hommes alsaciens (désormais allemands) en âge de se battre sont incorporés de force dans l’armée allemande, ce sont les « Malgré-Nous » : ils seront 100 000 envoyés sur le front de l’Est, dont 40 000 ne sont jamais rentrés. En 1945, à l’issue de la guerre l’Alsace et la Moselle sont rendues à la France.

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Fort de Schoenenbourg – Ligne Maginot

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Hunspach

Musée de l’Abri

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Hatten

Casemate de Neunhoffen

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Casemate Esch

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Casemate Rieffel

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Oberroedern